Afin de trouver les talents de demain et mieux préparer l’intégration des jeunes dans la vie active, de nombreuses entreprises multiplient les initiatives pour se rapprocher du monde de l’éducation. De telles actions permettent également de mieux préparer l’intégration des jeunes dans la vie active.
Tout ceci s’effectue bien entendu dans un contexte de crise économique engendrée par la pandémie du coronavirus. Même si l’idée ne date pas d’hier, elle prend cependant tout son sens alors que sévit une crise économique et sociale en France et dans bien d’autres pays.
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Deux semaines pour préparer l’avenir
Avant tout, il faut souligner que les initiatives ne manquent pas. Ainsi, la semaine Ecole-Entreprise lancée en 2000, ou encore la semaine de l’industrie poursuivent leurs démarches et mettent les acteurs du monde de l’entreprise en rang de bataille. La première initiative qui se tiendra du 2 au 9 octobre prochain vise comme les éditions précédentes à : « mettre en valeur les échanges entre les entreprises et le monde éducatif ». Elle a également comme objectif de les promouvoir.
En 2020, le thème retenu était « Ecole et Entreprises, des partenaires pour construire l’avenir des jeunes ». Des détails sur cette activité se trouvent d’ailleurs sur une page dédiée du site du ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports. Mais, une fois que les professions de foi sont passées, qu’en est-il véritablement sur le terrain ? A ce niveau, nous pouvons noter que pas moins de 700 actions seront menées partout en France. Ces dernières devraient toucher environ 200.000 élèves.
Dans cette optique, les établissements scolaires peuvent alors organiser des visites qui permettront aux apprenants de découvrir le fonctionnement d’une entreprise ainsi que l’environnement dans lequel elle évolue. Ils pourront aussi en savoir plus sur les mini-entreprises afin de parvenir à appréhender de manière ludique et pratique le monde de l’entreprise. Des concours peuvent par ailleurs être organisés dans le but d’inciter les élèves « à développer leur curiosité pour des thèmes nouveaux qui sont rarement abordés dans les enseignements traditionnels ».
L’objectif est sensiblement le même avec la Semaine de l’industrie qui est prévue pour le mois de novembre prochain. L’événement organisera entre autres :
- des journées portes ouvertes dans les entreprises,
- des visites d’établissements de formation,
- des interventions d’industriels dans les collèges et lycées,
- des ateliers de découverte du milieu industriel, des expositions, etc.
Les actions et formations
Bien entendu, les seules missions de sensibilisation ne suffisent pas. Pour entrer encore un peu plus dans le concret, les entreprises devront alors s’investir dans la formation. En 2020, pas moins de 420.000 contrats d’alternance ont ainsi été signés, soit 70.000 de plus que l’année précédente. Sans doute le dispositif d’aide à l’embauche, qui octroie notamment 5.000 € pour un apprenti mineur, 8.000 € pour un majeur, n’y est-il pas pour rien. La prudence reste toutefois de mise. I
Il est d’ailleurs légitime de se demander si cette belle augmentation persistera en 2021. Cela est dû au fait que les aides prennent fin et que des secteurs entiers de l’économie (hôtellerie, culture…) comptent encore les pots cassés. Interrogée par le Parisien étudiant, Françoise Dobler, responsable du développement de l’alternance à GEM (Grenoble école de management), où 99% des élèves ont trouvé leur mission, reste confiante.
Elle l’exprime en ces termes : « Les entreprises savent ce que l’apprentissage leur apporte. La dynamique de ce modèle était forte avant la crise, elle le restera. » Selon elle, cela reste le signe d’un « très net engouement des jeunes, conquis par l’apprentissage ».
Poursuivre l’effort : une nécessité
Transformer l’essai à court terme c’est bien, mais sur le long terme, c’est encore mieux ! Ainsi, les États généraux de l’éducation conduits par le think-tank Vers le Haut plaident pour un rapprochement encore plus étroit des entreprises et du monde de l’école. A l’issue de cette vaste consultation qui a duré la bagatelle de vingt mois, un livre blanc a été publié. Ce dernier insiste sur la « responsabilité éducative » des entreprises pour préparer les jeunes à la vie active. Il vise à placer le sujet au cœur des prochaines présidentielles de 2022.
Dans ce cadre, Vers le haut a commencé à recenser les (nombreuses) bonnes initiatives et pratiques en matière de communication entre entreprises et établissements de l’enseignement supérieur. C’est notamment le cas de celle menée par EDF, lauréat du premier prix des Trophées Agires Synergie dans la catégorie «co-création du parcours étudiant ». Les Trophées récompensent la qualité des relations entre les établissements d’enseignement supérieur et les entreprises.
Un prix qui vient couronner une mobilisation de longue date en faveur de la formation professionnelle des jeunes et de leur insertion professionnelle dans le groupe. En complément des forums, EDF tisse des liens étroits avec l’enseignement supérieur. Il s’agit principalement de :
- rencontre avec des salariés,
- financements pour la recherche et la formation, bourses,
- co-création d’outils pédagogiques innovants, etc.
« Avec la crise, nous mettons en œuvre de nouvelles modalités pour que nos relations avec les étudiants et les professeurs soient encore plus solides », rappelle Christophe Carval, DRH du Groupe. Alerte formatage ? Pas si vite, car « il a longtemps été reproché aux entreprises qui souhaitaient intégrer des cursus pédagogiques de vouloir formater les jeunes.
Les choses ont cependant changé, assurait Fabrice Losson, directeur des relations avec l’enseignement supérieur chez Sopra Steria, dans La Tribune. Il y évoque plutôt une nécessaire « continuité pédagogique ». Développer les partenariats, les échanges entre le monde de l’entreprise et celui de l’enseignement, pour former, faciliter l’insertion et ouvrir le plus de perspectives possibles aux jeunes pousses, telle est l’objectif visé. Libre à ces derniers de transformer alors l’essai…