Chaque année, des centaines de milliers d’entreprises se créent dans notre pays, et cela dans tous les domaines d’activité. Mais une fois que l’entreprise est créée, l’entreprise peut avoir besoin d’un local pour exercer son activité ou installer son siège social. Dans certains cas, cette étape se fait même pendant le processus de création. Plusieurs raisons font que les entrepreneurs recherchent un local commercial. Soit, c’est pour qu’il leur permette d’accueillir du public, de stocker des marchandises ou d’avoir un lieu facilement accessible à ses clients ou même de tisser des partenariats stratégiques. Dans tous les cas, cette étape ne doit jamais être négligée par toute entreprise qui souhaite avoir un bon développement. Pour une jeune entreprise que vous êtes, vous disposez de plusieurs possibilités, et cela en fonction de votre activité : exercer son activité dans votre domicile personnel, faire la location ou l’achat d’un local commercial, ou partager un espace de travail commun (coworking, pépinière ou incubateur). Toutefois, peu importe la solution à laquelle vous avez opté, cela doit être fait dans les règles de l’art. On vous dit tout.
Sommaire
Un local pour une entreprise : c’est quoi ?
Un local pour une entreprise est un emplacement stratégique qu’utilise une société, un magasin ou un restaurant pour dérouler son activité. Ainsi, il peut s’agir d’un local commercial ou d’un professionnel. Le premier est relatif au lieu dans lequel s’exerce une activité purement commerciale ou artisanale. Vous le connaissez sûrement déjà sous le nom de point de vente, commerce, boutique ou encore magasin. Il y est exploité également un fonds de commerce. Ce dernier est composé de deux parties distinctes, compatibles et essentielles que sont les éléments incorporels (droit de bail, nom commercial, clientèle, licence, etc.) et les éléments corporels (équipement, matériel) relatifs à l’exploitation d’une activité commerciale ou industrielle. Le local professionnel, quant à lui, est principalement affecté à l’exercice d’une activité professionnelle libérale. Il s’agit donc d’un espace qui peut ne pas être forcément ouvert au public, mais qui permet d’exercer une activité professionnelle libérale. Par exemple, le local destiné à un cabinet d’expert-comptable est un local professionnel et non un local commercial. On vous explicitera plus amplement la différence entre ces deux locaux un peu plus loin.
Les critères pour bien choisir son local commercial ou professionnel.
Trouver le local idéal pour exercer son activité demande une attention particulière. En fait, vous devez veiller à ce qu’il corresponde bien aux besoins de votre entreprise. Le mot d’ordre est la fonctionnalité. Toutefois, il faudra tenir compte aussi de l’emplacement et de la logistique. Voici quelques conseils qui devront vous guider pendant vos recherches pour trouver le bon emplacement pour votre entreprise.
Le rapport coût du local/potentiel de chiffre d’affaires.
Que vous soyez à la recherche d’un local commercial ou d’un local professionnel, vous devez veiller à ce critère en premier. Le choix de votre local doit s’apprécier en fonction des ventes ou des opportunités qu’il peut vous procurer. Ce critère fait allusion directement à l’emplacement du local. Vous devez veiller à avoir un bon emplacement surtout quand il s’agit d’un local commercial. Dans cette optique, la présence de concurrents ou au contraire de potentiels partenaires ou encore de clients est un élément à ne point négligé. Un local qui a un bon emplacement est ce local qui vous permet de générer un chiffre d’affaires très intéressant malgré son coût très cher. Mais lorsque vous trouvez un local à un moindre coût qui ne vous aide pas à atteindre un bon rendement alors l’emplacement a été mal analysé. Et l’économie que vous pensez réaliser en optant pour ce lieu ne vous profite nullement. Optez pour un local proche du flux de vos clients potentiels.
Le critère organisationnel
Si vous êtes à la recherche d’un local commercial, d’un lieu de stockage ou d’un espace de production, vous devez veiller à ce que les locaux trouvés :
- aient une bonne taille ;
- soient bien conçus avec un bon aménagement ;
- soient pratiques et bien accessibles pour vos clients, vos collaborateurs et même vos salariés ;
- soient non loin des réseaux de communications et des services de transports (pour des questions de logistique) ;
Si, par exemple, vous proposez des services personnels, professionnels ou créatifs, la meilleure solution est d’opter pour des bureaux fermés dans de beaux quartiers, branchés sur un réseau haute vitesse et facilement accessibles en transport en commun.
Nombreuses sont les entreprises qui sont dans l’impossibilité de se développer parce qu’elles ont commis l’erreur de choisir des locaux trop petits ou inadaptés au début de leur création. En veillant à ce critère, vous allez anticiper sur l’accroissement de vos activités.
L’image
Voici un critère souvent banalisé alors qu’il est capital pendant le choix de votre local commercial ou professionnel. Le local sur lequel vous avez jeté votre dévolu doit être en adéquation avec l’image de votre société et à celle de vos produits ou services. N’allez pas installer votre entreprise en galerie commerciale d’hypermarché alors que vos potentiels clients espèrent vous trouver en centre-ville.
Les solutions de locaux pour une jeune entreprise
Vous pensiez certainement que nous allons débuter cette partie par les solutions traditionnelles que tout le monde connait à savoir la location ou l’achat d’un local commercial ou professionnel ? Eh non ! Il existe d’autres possibilités plus pratiques pour une jeune entreprise en plein développement. Car comme vous le savez, le tarif généralement élevé d’une location ou d’un achat de locaux commerciaux ne permet pas à certains entrepreneurs d’opter pour la location ou l’achat d’un local commercial ou professionnel lors de leur création ou pendant leurs premières années d’exercice. Si vous êtes dans le cas, vous pouvez opter pour les alternatives ci-dessus pour loger votre entreprise.
Travailler chez soi
La règlementation autorise les professions libérales à s’installer dans des immeubles destinés à l’habitation tant que le voisinage n’est pas perturbé par le travail effectué. Ainsi, lorsque l’activité que vous exercez n’exige pas de lieu spécifique pour recevoir de la clientèle ou entreposer des marchandises, vous pouvez travailler chez vous.
Les activités qui sont propices au travail à domicile sont par exemple des métiers qui sont basés sur des prestations intellectuelles.
Par exemple, certains modes de coaching ou de cours privés à distance ou de formation qui se réalisent via un contact virtuel. On peut inclure également le métier de rédacteur web et de développeur web. Outre, ces prestations intellectuelles, il y a aussi certains métiers qui font objet de prestations manuelles qui peuvent s’exercer également depuis un domicile personnel. Ce sont notamment les activités d’emballage ou de créations artistiques et artisanales. Rappelons que lorsque vous êtes locataire ou copropriétaire, il est possible que votre bail ou votre règlement de copropriété interdît d’installer votre entreprise chez vous. Si vous êtes locataire, vous devez obtenir l’autorisation de votre propriétaire. Mais si vous êtes copropriétaire, vous devez vérifier si le règlement de copropriété n’interdit pas l’exercice d’une activité professionnelle.
Aussi, pour pouvoir être légal, vous devez respecter des formalités de création d’entreprise et d’enregistrement. Il vous faut donc déclarer l’exercice de votre activité à domicile à la compagnie d’assurances que vous avez choisie pour votre assurance habitation. Vous disposez de plusieurs choix d’installation. Si vous le voulez, vous pouvez vous installer sous divers statuts en créant une entreprise simple (travailleur indépendant, auto-entrepreneur…), ou une société (SARL, EURL…).
Le travail à domicile offre une kyrielle d’atouts (économies, organisation). Vous pouvez par exemple déduire de votre bénéfice professionnel les charges liées à l’électricité, l’entretien de l’immeuble ainsi que l’impôt foncier pour la partie du local affectée exclusivement à son activité. Toutefois, cette solution très simple en apparence comporte certains inconvénients dissimulés pouvant freiner directement ou indirectement le développement de vos activités. D’abord, choisir de travailler depuis son domicile vous isole et vous amène à perdre pied avec l’environnement économique. Il s’agit d’une atmosphère qui n’est pas convenable à l’échange ni à l’innovation. Ensuite, cette solution vous oblige à communiquer publiquement votre adresse personnelle, étant donné que l’adresse du siège social doit figurer sur tous les documents officiels de l’entreprise. Au cas où un client sera mécontent ou insatisfait de vos services, il a la possibilité de venir vous déranger à la maison, une situation qu’il est souhaitable d’éviter. Aussi, vous ne disposez qu’un d’un délai de 5 ans au maximum pour loger votre entreprise à domicile si vous avez choisi les statuts de EURL ou SASU.
Il est important de ne surtout pas confondre « exercice de l’activité chez soi » et « domiciliation » qui correspond à l’adresse administrative de l’entreprise. Cette dernière doit être déclarée lors de la création. C’est cette adresse qui figure sur l’ensemble des documents avec lesquels l’entreprise communique : devis, factures, avoirs, en-tête de courrier, etc. Elle n’est modifiable que sur autorisation du maire. Souvent, les personnes domicilient leur entreprise sur son lieu d’exercice habituel, c’est-à-dire sur son lieu d’exploitation s’il existe. Par conséquent, si votre lieu de travail est votre domicile, celle-ci représente directement votre adresse de domiciliation.
Les pépinières d’entreprises
Aussi appelées ruches ou couveuses d’entreprises ou encore incubateurs, les pépinières d’entreprises sont des structures d’accueil, d’hébergement et d’accompagnement des nouvelles entreprises. Créé dans les années 80, ce dispositif d’appui est très répandu en France et aide les jeunes entreprises dans leur lancement et leur développement. Les pépinières d’entreprise offrent des locaux, des équipements et des services partagés ce qui réduit considérablement les charges. Elles proposent aussi un accompagnement personnalisé tout au long développement de l’activité de l’entreprise.
Les conditions d’admission varient en fonction de chaque pépinière. Cependant, généralement, cette solution est destinée aux entreprises de moins de 3 ans et elles ne peuvent y rester que pendant 3 ans au plus. Il existe plusieurs types de pépinières à savoir :
- Les pépinières d’entreprise généralistes: elles rassemblent des entrepreneurs qui interviennent dans plusieurs secteurs d’activité ;
- Les pépinières d’entreprise spécialisées dans un secteur d’activité ;
- Les pépinières d’entreprise innovantes.
Pour rentrer dans une pépinière d’entreprise, votre entreprise doit avoir au moins de 2 ans d’existence. Lorsque vous remplissez cette condition, vous devez ensuite déposer un dossier de candidature auprès d’un comité dédié. Ce dernier va alors examiner votre cas et décider d’accepter ou non votre candidature. Notez que votre entreprise doit s’inscrire dans la vision du type de pépinière choisi pour avoir la chance d’être accepté. Si la pépinière est spécialisée dans la santé ou l’environnement, ces critères devront également être remplis pour l’intégrer.
Le coworking
Toujours dans le souci de minimiser les coûts, beaucoup de jeunes entrepreneurs ont recours à une autre solution de partage de locaux qui marche très bien. Elle est particulièrement tendance et très économique : c’est le coworking. Il s’agit d’un type d’organisation du travail qui s’adresse à tous les types d’entreprises. Il se résume souvent aux notions : collaboratif, agréable et partagé. Au début, l’idée est de permettre aux travailleurs indépendants de se retrouver et de travailler dans un espace agréable tout en étant ouvert à la discussion et au partage d’idées. Mais le mouvement s’est généralisé et peut s’adapter à tous les types d’entreprises. En plus d’être un espace de travail, cette solution peut également offrir des services annexes (secrétariat, matériel d’impression, mise à disposition d’une salle de réunion, espace de stockage, etc.). Tout dépend de l’espace disponible.
Que ce soit la pépinière d’entreprise ou le coworking, le partage d’espace avec d’autres entrepreneurs est une alternative intéressante très appréciée des jeunes entrepreneurs, car il permet d’effectuer d’importantes économies. Néanmoins, il n’est pas indiqué pour toutes les entreprises, notamment pour les startups qui disposent de salariés ou qui ont besoin de recevoir de la clientèle et des collaborateurs. Cela est également valable pour les entreprises qui ont besoin d’entreposer des marchandises. Dans ce cas, vous êtes obligé d’opter pour la location ou l’achat d’un local commercial ou professionnel.
La location ou l’achat d’un local commercial
Vous souhaitez louer un local dans lequel vous allez exercer une activité commerciale ? Le local en question est alors soumis à un bail commercial. Cette dernière est conclue pour la location de locaux destinés à un usage commercial, industriel, agricole ou artisanal. Pour cela, vous devez verser une somme au propriétaire ou au locataire sortant. Mais avant d’intégrer le local, le paiement d’un pas de porte ou d’un droit au bail doit avoir lieu. Pour les non-initiés, le « pas de porte » est la somme versée au propriétaire, indépendamment du loyer et du dépôt de garantie, en cas de local vacant. Son montant est librement défini par le propriétaire et le locataire. Elle n’est pas remboursable en fin de bail. Mais on parle de « droit au bail » lorsqu’il y a reprise du bail commercial. Dans ce cas, le montant est fixé dans le contrat de cession de bail.
Mais si vous avez les moyens, vous pouvez acheter directement un local commercial neuf tout simplement. Vous pouvez également louer ou acheter un local dont la destination n’est pas commerciale et le transformer en local commercial. Cependant, sachez que ce changement est soumis à certaines démarches et formalités. En fonction du type de changement (destination ou usage) que vous voulez faire, vous devez prendre une autorisation du code d’urbanisme ou une autorisation du Code de la construction et de l’habitation.
La location de local professionnel
Il existe 3 types de baux possibles quand il s’agit de la location d’un local professionnel qui varie en fonction du lieu où vous souhaitez installer votre entreprise, et de l’activité que vous exercez. Ainsi, nous avons :
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le bail professionnel: il est destiné pour les activités libérales et est régi par le Code civil, au même titre que les locations libres, mais aussi par l’article 57 A de la loi du 23 décembre 1986 ;
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le bail commercial: il convient aux activités commerciales, industrielles, artisanales ou libérales ;
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le bail mixte: utilisé pour les activités exercées chez soi, ce type de bail est régi par la loi du 6 juillet 1989.